- croûtonner
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⇒CROÛTONNER, verbe trans.A.— Emploi trans., fam.1. [Correspond à croûton A] Manger des croûtes de pain. Synon. grignoter.— Emploi abs. :• D'abord, les filles (...) se coupèrent machinalement des tartines, qu'elles mangeaient toutes sèches, sans savoir; puis, les trois femmes les imitèrent, le pain diminua, il y en avait continuellement une qui taillait et qui croûtonnait.ZOLA, La Terre, 1887, p. 112.2. [Correspond à croûton C] Peindre de mauvais tableaux, des croûtes. Un barbouilleur qui me devait vingt-cinq francs et qui m'a croûtonné ça en payement (LABICHE, Chasse corb., 1853, II, 2, p. 282).B.— Emploi pronom., arg. [Correspond à croûton A (cf. croûton A 1 s'embêter comme un croûton de pain derrière une malle)] S'ennuyer profondément. J'ai repris les canards [les quotidiens] pour tuer le temps. Je me croûtonnais à mort (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 173).Rem. On rencontre ds la docum. croûtonnant, ante en emploi adj. [Correspond à croûte B] Qui a l'aspect d'une croûte. Que la suie du passé (...) devint indélébile et croûtonnante sur la mosaïque providentielle (BLOY, Désesp., 1886, p. 135).Étymol. et Hist. 1. 1853 « peindre comme un croûton » (LABICHE, supra); 2. 1887 « manger du pain » (ZOLA, loc. cit.). Dér. de croûton; dés. -er. Fréq. abs. littér. :1. Bbg. DARM. 1877, p. 117.croûtonner [kʀutɔne] v. intr.ÉTYM. 1833; de croûton.❖♦ Familier.0 Lui ? un barbouilleur qui me devait vingt-cinq francs… et qui m'a croutonné ça en payement… C'est le portrait de mon épouse !E. Labiche, la Chasse aux corbeaux, II, 2.3 Pron. ☑ Se croûtonner : s'ennuyer (de la loc. s'ennuyer comme un croûton derrière une malle).
Encyclopédie Universelle. 2012.